Louis XIV victorieux après sa victoire sur Besançon ou La démocratie triomphant de la royauté

Louis XIV après sa victoire sur Besançon ou La démocratie triomphant de la royauté est une copie d’un écoinçon de la face Sud de l’arche de la Porte Saint Martin à Paris : une allégorie en bas-relief sculptée par Étienne le Hongre présentant Louis XIV en Hercule, portant la perruque, à demi-nu. Il se tient droit, appuyé sur une simple branche d’olivier, avec laquelle il tua d’un coup le lion de Némée dont il porte la peau. L’air fier, il foule aux pieds le géant Géryon, le dieu-fleuve qui représente la ville de Besançon. La composition suggère que la victoire lui fût aussi aisée que la première des étapes des travaux pour Hercules. Le destin de ce bas-relief, réalisé en 1674 dans un contexte d’exaltation de la monarchie et des guerres de conquête, sera mis en cause un siècle plus tard pendant les années de la Révolution française. Si certains symboles et évocations de l’absolutisme sont vandalisés ou détruits, la Porte Saint Martin fait alors l’objet d’un compromis : les Révolutionnaires estiment notamment que cet écoinçon peut survivre à la condition que les attributs monarchiques soient effacés : perruque et nez raccourcis. Les services de la municipalité acquiescent et installent un échafaudage qui restera en place jusqu’en 1795 sans que les changements iconographiques ne soient effectués, compromis par la période de terreur. La figure du demi-dieu, dont Louis XIV se servait pour légitimer un droit divin, est utilisée un siècle plus tard pour représenter son exacte contraire : Un Hercule républicain en image de la nation, le peuple qui s’habille de la fourrure du roi déchu.

La copie est un tirage en plâtre, fabriqué partir d’un modelage en argile, reproduit à l’identique échelle 1/3. C’est après sa coulée que je suis venue réduire, au burin, la perruque de Louis XIV. Une nette cassure et un léger creux marque son absence.

Texte : Mathilde Bélouali-Dejean, 2018.